Béthanie, notre centre des filles de la rue, fête ses dix ans d’existence et 1000 jeunes filles réunifiées !

8 mars 2012, inauguration du Centre d’accueil et d’hébergement pour jeunes filles de la rue, Béthanie. Ce 2 avril 2022, nous célébrons une grande fête : les dix ans d’existence de ce centre d’accueil et d’hébergement. Nous fêtons en même temps la millième fille de la rue réunifiée !

La lecture du dimanche du jour nous a tous marqués ! C’était celle du prophète Isaïe qui proclame : « Ne vous souvenez plus des jours d’autrefois, voici que je fais des choses nouvelles qui ont déjà commencé, ne les voyez vous pas ? J’ouvre un chemin nouveau dans le désert… » (Is.43, 18-21). Voilà bien un message d’espérance qui s’adresse directement à chacune des filles encadrées dans le centre.

Histoire du centre Béthanie.

En 2004, l’accompagnement des enfants de la rue était focalisé sur le suivi de garçons et non des filles. Cependant, dans leurs rencontres dans la rue, les éducateurs faisaient aussi connaissance de filles. Mais comment les protéger contre les abus de la rue et les réadapter avant leur réunification ? Comment travailler avec ces filles de la rue sans avoir une maison d’accueil spécialisée pour elles ?

En 2011, la Providence nous y a aidés par l’intermédiaire d’un frère du Chemin Neuf, qui a baptisé ce Centre du nom de Béthanie, c’est-à-dire un lieu d’espérance. Le centre était créé.

Témoignages

Pauline a aujourd’hui 20 ans. Suite au décès de ses parents, elle s’est retrouvée dans la rue. Le centre NYB a pris soin d’elle et elle a suivi une formation en coupe et couture. Elle est ensuite passée à l’incubateur quelques mois, et est aujourd’hui une bonne couturière, heureuse de son travail dans son petit atelier.

Destinée a 12 ans. Après la mort de leurs parents, une tante décida de la prendre en charge avec ses deux sœurs à Kinshasa. Malheureusement, elle les accusa ensuite d’être des sorcières qui avaient « mangé leurs parents » et les chassa de sa maison. Elles se retrouvèrent dans la rue sans soutien. Une de nos éducatrices les amena au centre où fut assurée leur prise en charge. La réinsertion familiale chez la tante n’a pas été possible et elles ont été placées dans deux familles d’accueil où elles poursuivent leurs études. Le centre continue à les prendre en charge. Aujourd’hui, elles sont heureuses de vivre, mais elles souffrent de toujours de l’absence de réconciliation familiale.

Le troisième témoignage nous fait chaud au cœur. C’est celui de Thérèse qui a vécu dans la rue, puis a été accueillie dans notre centre. Elle a pu être réunifiée en famille et nous avons subsidié sa scolarité pour lui permettre d’achever ses études secondaires. Lorsque Thérèse a terminé ses études et obtenu son diplôme d’état, elle est venue nous voir pour nous demander : « Vous m’avez aidée. Est-ce que maintenant je peux aussi devenir une éducatrice et aider les autres filles de la rue à quitter la rue ? » Ce souhait nous a réjouis et nous lui avons trouvé une bourse. Pendant trois ans, elle a suivi les études de travailleur social dans un institut supérieur spécialisé. Elle a terminé son graduat il y a quelques mois et elle poursuit aujourd’hui un stage professionnel dans notre centre.